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La Nano-Précocité Comportementale

narcissique
Peau et addictions

La Nano-Précocité Comportementale

narcissique« Être, c’est être maintenant », écrivait Marcel Conche. L’immanence, « le tout, tout de suite », expriment les nouveaux crédos de l’homo « consumérans »1 des temps postmodernes2 qui évolue dans son nouveau biotope sociétal, qu’est le présentéisme. La société du désir, du plaisir, de la jouissance, du jeu, des « affoulements », des « tribus » nous convoque dans une consommation immédiate et de plus en plus précoce, au risque de nous consumer prématurément. « La Peau est à l’image d’une étoffe précieuse, à la fois robuste et fragile, drapant notre corps et notre MOI. Elle tisse les frontières du temple de notre intériorité, ourlée d’une foultitude de boutonnières ouvertes sur notre berceau originel»3. Notre Peau est aujourd’hui plongée dans la nébuleuse de l’hypermarché du paraitre, devenue ainsi « DEPENDANTE » de la turbo-marchandisation globale, et d’une nano-chronologie vertigineuse dirait le philosophe de la vitesse Paul Virilio, comme si le temps s’accélérait 4.
Il est impératif d’exprimer un visage jeune et pétillant de façon durable. Le bronzage donne cette illusion. Notre représentation narcissique est sous influence, induisant ainsi une dépendance à l’origine d’une consommation solaire croissante, naturelle ou, et artificielle. Notre image esthétique est sublimée, nous imprimant ce syndrome du double miroir à la fois pour soi même et pour les autres. La sensation de bien être que procure l’effet solaire accentue ce besoin et conduit l’individu dans une spirale de consommation solaire non maîtrisable, répondant ainsi à la notion d’addiction solaire. Nous sommes dans un dynamique esthétique HEDONISTE, relevant de la culture de « l’IMMANENCE ». L’Homo Sapiens est l’animal du toujours « PLUS » et de plus en plus tôt. Nous sommes contaminés par ce pandémisme esthétique, impactant de plus en plus précocement les jeunes sous influence. Cette attitude est validée chez les jeunes adolescentes aux USA ; 14,7 ans est l’âge moyen de la première séance d’UV artificiels5, soit moins d’un an avant la première ivresse et le premier joint, 16/18 ans pour la première intervention chirurgicale esthétique, nous consommons 50% de notre capital solaire avant 2O ans. A consommation solaire précoce, massive, abusive, vieillissement cutané précoce et apparition prématurée des cancers cutanés, telle sera l’addition à payer. Le temps sociétal accélère notre maturation physiologique, et précipite notre chronobiologie cérébrale dans le sens de cette appétence jouissive précoce à haut risque sanitaire. Le scénario est le même, que l’addiction soit chimique ou comportementale. Nous assistons à la mise en place d’une triade infernale et reproductible : consommation de plus en plus précoce, abus consenti et dépendance délétère. La Peau en est une cible potentielle, organe ô combien existentiel, elle exprime à ciel ouvert le manuscrit éphémère de notre existence, la surface signe la réalité profonde. Notre message est de vous inviter à ne pas vous immiscer dans la spirale addictive qu’elle que soit sa nature.
Références :
1. Gilles Lipovetsky, Le bonheur paradoxal, folio essais, 2011
2. Michel Maffésoli, L’homme postmoderne, éditions Bourin, 2012
3. Patrick Moureaux, Aymeic Petit, Jean-Marc Bonnet-Bidaud, Alain Froment, Le Soleil dans la Peau, éditions Robert Laffont, 2012
4. Paul Virilio, Le Grand Accélérateur, éditons Galilée, 2010
Liens :
www.sciencespeau.fr
www.reseau-melanome-ouest.com